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Ministère du Travail

ICTSN 2003 - Survol des résultats du premier trimestre

par Noël Boulianne **

Le ministère du Travail du Québec réalise un suivi systématique des clauses salariales des conventions collectives dont la taille minimale est de 50 salariés dans le cas des cols blancs et de 100 salariés dans le cas des cols bleus. Le taux de croissance des salaires est mesuré pour l’emploi modal de chaque convention collective, c’est-à-dire l’emploi où l’on trouve la plus forte proportion des effectifs. Quand l’emploi modal comprend plusieurs taux de salaire basés sur l’expérience ou le mérite, le taux de salaire maximum est utilisé pour le calcul des indicateurs. On trouvera dans les notes techniques la description de la méthodologie et des concepts utilisés. Le texte qui suit présente les résultats cumulatifs de l'année en cours : il s'agit donc des données provisoires. Une version imprimable (47 Ko)Ce lien ouvre un fichier pdf dans une nouvelle fenêtre. des tableaux et graphiques est disponible en format PDF.

 

Sommaire (<link _blank>tableau 1)

Les renouvellements de convention collective conclus au cours du premier trimestre de 2003 ont résulté en une hausse annuelle moyenne de 2,7 % des taux de salaire pour la durée des clauses salariales. La croissance annuelle moyenne s'est établie à 2,7 % dans le secteur privé et à 2,5 % dans le secteur public. Ces résultats sont fondés sur 21 renouvellements de convention collective touchant 5 136 salariés. La hausse salariale négociée au premier trimestre de 2003 est supérieure de 0,2 point de pourcentage à celle qui a été obtenue l'année précédente, alors que la croissance annuelle s'établissait en moyenne à 2,5 % par année.

Si nous prenons en compte toutes les conventions collectives en vigueur en 2003 peu importe l'année de signature, 260 048 salariés visés recevront un hausse salariale moyenne de 2,7 % rapport à l’année précédente. Il s’agit d’une augmentation annuelle légèrement plus élevée que celle qui a été observée en 2002 (2,6 %). Les augmentations inscrites en 2003 dans l’ensemble des conventions collectives en vigueur se chiffrent à 2,6 % dans le secteur privé et à 2,9 % dans le secteur public.

La croissance salariale dans les renouvellements de convention collective

La durée d’application des clauses salariales (<link _blank>tableau 2)

La durée moyenne des clauses salariales se situe à 46 mois dans les conventions collectives renouvelées au premier trimestre de 2003. Il s'agit d'une hausse de 22 mois par rapport à la durée moyenne observée en 2002. On se rappellera que les renouvellements pour une durée d’un an de la plupart des conventions collectives dans le secteur public québécois ont conduit à une diminution importante de la durée moyenne des clauses salariales l'an dernier.

On remarque que 12 des 21 renouvellements de convention collective signés au premier trimestre de 2003 comportent des clauses salariales s'étendant sur plus de 36 mois. Ces conventions de longue durée s'étalent en moyenne sur 57 mois et incluent une croissance annuelle de 2,8 % des taux de salaire.

La croissance nominale et réelle des taux de salaire par catégorie de salariés (<link _blank>tableau 3)

Les cols bleus ont bénéficié d’une croissance salariale moyenne de 2,9 % par année dans les conventions renouvelées au premier trimestre de 2003. Quant aux conventions collectives de cols blancs, elles comprennent des augmentations moyennes de seulement 1,3 % par année. Notons que le groupe des cols blancs totalise moins de 800 salariés dans les conventions collectives renouvelées en début d'année.

La plupart des salariés qui ont renouvelé leur convention collective au premier trimestre appartiennent au secteur privé. Ils ont négocié des hausses annuelles moyennes de 2,7 % et ceux du secteur public, de 2,5 %.

Au premier trimestre, les grandes unités de négociation (500 salariés et plus) ont conclu des ententes comportant des hausses de 3,1 % par année. Celles de taille moyenne (200 à 499 salariés) ont obtenu des hausses de 2,2 % par année et celles de petite taille (moins de 200 salariés) ont négocié des hausses de 2,6 %.

Seulement 5 des 21 conventions renouvelées au premier trimestre possèdent une clause d’indexation au coût de la vie. Leurs salariés ont obtenu une hausse moyenne de 2,8 % par année, comparativement à 2,7 % dans le cas des conventions ne comportant pas de mécanisme de protection contre la hausse des prix.

Pour l’ensemble des salariés qui ont renouvelé leur convention collective au premier trimestre, l'augmentation nominale obtenue devrait résulter en une baisse moyenne de 0,1 % par année de leur taux de salaire réel après déduction de la hausse des prix attendue pour la durée des clauses salariales. Signalons que les prix à la consommation devraient augmenter de 3,2 % au Québec en 2003 d'après le Mouvement Desjardins. Au premier trimestre, les catégories de salariés qui ont obtenu des gains réels à la suite du renouvellement de leur convention collective sont les cols bleus, les employés des grandes unités de négociation et ceux qui possèdent une clause d'indexation.

Répartition des salariés par classe d’augmentation des taux de salaire (<link _blank>tableau 4)

Au cours du premier trimestre, c’est dans la classe des taux d’augmentation annuelle de 2,0 % à 2,9 % que l’on retrouve le plus grand nombre de salariés ayant renouvelé leur convention collective, soit 39,9 %. En outre, 27,7 % des salariés ont négocié des hausses annuelles variant entre 3,0 % et 3,9 %. Notons enfin que 4,2 % des salariés ont convenu d’un gel ou d’une diminution de leur taux de salaire pour la durée du renouvellement des clauses salariales.

La croissance des salaires négociés par secteur d’activité économique (<link _blank>tableau 5)

Dans l’industrie manufacturière, les 13 conventions collectives renouvelées au premier trimestre ont procuré des augmentations moyennes de 2,5 % par année aux salariés de ce groupe industriel. Le secteur des services a enregistré 8 renouvellements de convention collective au cours des trois premiers mois de 2003. La croissance moyenne des taux de salaire s’est établie à 2,9 % par année pour la durée des conventions dans ce secteur d’activité.

L'évolution des taux de salaire négociés (<link _blank>graphique 1)

Les taux de croissance des salaires négociés ont affiché une tendance à la hausse au cours des dernières années. Toutefois cette poussée est freinée à tous les deux ans par un léger repli. C'est ce qui s'est produit en 2002 alors que la croissance moyenne des taux de salaire a été moins forte que dans les conventions renouvelées en 2001. Les conventions renouvelées au début de 2003 montrent une légère progression du taux de croissance des salaires par rapport à l'année dernière.

De façon générale, les ententes négociées dans le secteur public ont résulté en des augmentations moyennes inférieures à celles du secteur privé. En effet, au cours des sept dernières années, le taux de croissance des salaires négociés dans le secteur public n’a été supérieur à celui du secteur privé qu’en deux occasions, soit en 1999 et en 2001.

La croissance salariale dans l’ensemble des conventions collectives en vigueur

Ventilation de la croissance annuelle de la rémunération par catégorie de salariés (<link _blank>tableau 6)

Au premier trimestre de 2003, 668 conventions collectives possèdent des clauses salariales en vigueur jusqu'en fin d'année, peu importe l'année de signature. Ces conventions intéressent plus de 260 000 salariés. L'augmentation annuelle versée à la fin de 2003 à l'ensemble des salariés protégés par une convention collective se situe à 2,7 % comparativement à 2,6 % en 2002.

On observe le même taux annuel d'augmentation chez les cols bleus et les cols blancs. Toutefois, les conventions en vigueur dans le secteur public prévoient des augmentations de 2,9 % en 2003, contre 2,6 % dans le secteur privé. Remarquons cependant qu'il y a un nombre relativement restreint de conventions du secteur public en vigueur à la fin de 2003 en raison de l'expiration des contrats de travail dans le secteur public québécois ainsi que dans plusieurs municipalités. Par ailleurs, les salariés des grandes unités de négociation recevront des hausses de 2,9 % en 2003, soit davantage que les augmentations versées dans les moyennes et petites unités de négociation qui toucheront respectivement 2,5 % et 2,2 %.

La croissance annuelle de la rémunération par secteur d’activité économique <link _blank>(tableau 7)

Dans le secteur primaire, l’augmentation de salaire prévue dans les conventions collectives en vigueur en 2003 s'élève à 2,2 %. Dans le secteur de la construction, les salariés recevront 2,8 % d'augmentation sur une base horaire. Dans le secteur manufacturier, la croissance salariale s'établit à 2,6 % tout comme dans celui des services.

Les hausses annuelles les plus importantes en 2003 se retrouvent dans les industries du tabac, du caoutchouc et des plastiques, du cuir, de la première transformation des métaux, des produits en métal, de l'équipement de transport, des produits électriques, des produits du pétrole, dans le secteur de l’électricité du gaz et de l’eau, dans les communications, l'immobilier et l'hébergement avec des augmentations d’au moins 3,0 % dans chacun de ces groupes industriels. Par contre, les hausses annuelles de salaire dans les groupes industriels suivants ne dépasseront pas 2,0 % en 2003 : habillement, papier, minéraux non métalliques, commerce de détail, finances, services aux entreprises et restauration.

L'évolution des taux de salaire dans l'ensemble des conventions en vigueur (<link _blank>graphique 2)

Depuis le creux de 1998, les augmentations annuelles des taux de salaire contenues dans l'ensemble des conventions collectives ont eu tendance à croître. L'année 2001 apparaît comme un sommet des hausses annuelles de salaire avec une augmentation de 2,8 %. Par rapport à ce pic, on observe depuis lors un très léger repli des hausses de salaire versées annuellement. Les données du ministère du Travail du Québec situent en effet les augmentations versées en 2002 et 2003 à 2,6 % et 2,7 % respectivement. Si l'on se base sur les conventions collectives qui possèdent des clauses salariales en vigueur en 2004 et en 2005, ce repli devrait s'accélérer au cours des deux prochaines années puisque les ententes négociées comportent des augmentations de 2,4 % pour chacune de ces années.

Par ailleurs, les augmentations annuelles versées dans l'ensemble des conventions en vigueur ont été plus élevées dans le secteur privé que dans le secteur public en 1997 et 1998. Mais de 1999 à 2001 cet écart a favorisé le secteur public par une faible marge. En 2002, les salariés du secteur public ont reçu une augmentation de 2,5 %, contre 2,6 % dans le secteur privé. Les augmentations salariales du secteur public pour 2003 à 2005 ne concernent qu'un nombre très restreint de conventions et de salariés en raison de l'expiration d'un grand nombre d'ententes négociées dans ce secteur.

Documents complémentaires

Version imprimable des tableaux et graphiques (47 Ko)Ce lien ouvre un fichier pdf dans une nouvelle fenêtre.
Notes techniques
Revue annuelle de 2002 (195 Ko)Ce lien ouvre un fichier pdf dans une nouvelle fenêtre. 

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**Noël Boulianne est économiste à la Direction de la recherche et de l’évaluation du Ministère du Travail.

La banque de données sur les taux de salaire négociés est sous la responsabilité de Josée Marotte, assistée de France Harvey et Carole Julien, de la Direction des données sur le travail.