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Ministère du Travail

Participation annuelle à la réduction des coûts - Compagnie minière Québec Cartier

La Compagnie minière Québec Cartier est l’un des principaux fournisseurs au Canada de minerai de fer destiné au marché de l’acier, produisant plus de la moitié du volume vendu par les fournisseurs canadiens. Avec les activités au mont Wright, l’un des plus vastes gisements à ciel ouvert en Amérique du Nord, la production totale de Québec Cartier depuis sa création dépasse le demi-milliard de tonnes de concentré, dont 200 millions de tonnes en boulettes. Ce site minier est relié par une ligne de chemin de fer de 420 km au complexe industriel de Port-Cartier où se trouvent les ateliers ferroviaires, l’usine de bouletage, le port privé. L’entreprise expédie ses produits vers les quatre continents.

Créant 2 150 emplois directs et environ 4 000 emplois indirects, Québec Cartier est le principal employeur de la Côte-Nord.

Les années difficiles créent l’innovation

Au début des années 2000, une crise donna lieu à la signature d’une entente novatrice entre tous les partenaires de Québec Cartier ainsi qu’à la venue d’un nouvel actionnaire, Investissement Québec. La convention collective avait été négociée en 2001 pour quatre ans. Or, en 2003, la compagnie connaissait de sérieuses difficultés financières. Elle a donc fait appel à ses fournisseurs, aux banques, aux autorités municipales de Fermont et de Port-Cartier, et à ses employés. Tous ont accepté de prendre part à cet effort de réduction des coûts et de repositionnement de l’entreprise, incluant le gouvernement du Québec. Entériné en 2003, cet accord a permis à l’entreprise de prolonger l’exploitation de la mine jusqu’en 2016. Forte de cette expérience, elle a pu mettre en place un plan minier à moyen terme jusqu’en 2026.

Les employés ont accepté une baisse salariale de 1,64 $ l’heure. Au total, une somme de 56 millions de dollars a pu être récoltée, soit un montant récurrent de 7 millions sur huit ans. En excluant la part des cadres, l’effort des employés syndiqués s’élève à 5,269 millions. Les montants ont été prélevés sur deux ans, soit 0,82 $ l’heure la première année et 0,82 $ l’heure supplémentaires la seconde année.

Une première étape vers un programme de participation à la réduction des coûts

Un comité paritaire fut formé pour analyser les projets soumis par des employés, qui, en réduisant les coûts, permettaient de récupérer les sommes consenties. Les projets évalués devaient donner lieu à une économie de 10 000 $ et plus, et ces économies devaient être récurrentes. Si elles ne l’étaient pas, les montants économisés étaient divisés par 8 afin de déterminer l’économie annuelle. En d’autres termes, si le projet permettait d’économiser 20 % du montant de 5,269 millions, l’employé recouvrait 20 % sur le montant qu’il avait consenti, soit 20 % de 1,64 $ l’heure. De plus, cette somme lui serait restituée pour les huit prochaines années.

En deux ans, les travailleurs ont pu ainsi récupérer la totalité des sommes qu’ils avaient avancées. Le montant était alors réparti également parmi tous les employés.

Au moment du renouvellement de la convention collective, le programme fonctionnait si bien qu’il y fut inscrit. Il devint alors le programme PARC.

Fonctionnement et résultats du programme Participation annuelle à la réduction des coûts (PARC)

Le programme PARC, incorporé à la convention collective 2005-2011, vise « la poursuite de la réduction des coûts des opérations sur une base continue et à partager avec les employés admissibles une partie des économies réalisées ». Les projets admissibles doivent générer des économies de plus de 10 000 $. Les projets font l’objet d’une analyse quant à leur faisabilité, leur rentabilité et leurs coûts. Chaque projet serait analysé par un groupe d’experts, évalué par un comité paritaire avec la possibilité d’un audit externe en tout temps.

La convention collective stipule que « 40 % des économies totales réalisées au cours de la première année […] seront divisées par le nombre total des heures travaillées au cours de la même période. Le taux horaire ainsi obtenu […] sera versé à l’employé pour toutes les heures travaillées ». Le programme est donc légèrement modifié puisque ses visées actuelles ne sont plus les mêmes que celles poursuivies à l’origine. Le but demeure cependant le même. Ceci a donné lieu à de très nombreux projets : amélioration de l’aiguillage du chemin de fer permettant une réduction significative des heures de travail, ajustements relatifs aux temps de réparation du concasseur permettant une réduction des temps d’arrêt, etc.

Des résultats très positifs pour chaque partie

Du côté patronal, le programme constitue un élément positif et un facteur de motivation des employés et d’amélioration de la performance opérationnelle.

Du côté syndical, le programme PARC est considéré comme un acquis important, mais il existe aussi un deuxième programme dans l’entreprise : la prime accordée en fonction de l’évolution du prix du minerai. Celle-ci est plafonnée à 2 $ l’heure et ce montant a été atteint depuis un certain temps déjà. On mentionne également le fait que les employés sont plus vigilants devant les économies potentielles et l’organisation du travail. Cela génère des innovations utiles aux employés. Le syndicat souligne en outre que le programme lui permet d’intervenir sur les changements à introduire.

Selon l’avis de la Direction des ressources humaines et du syndicat, le programme de participation annuelle à la réduction des coûts comporte de multiples bénéfices. Dès l’origine, le programme s’est avéré très motivant et il a permis d’introduire de nombreuses améliorations et innovations utiles dans divers domaines. Celles-ci n’auraient pas été intégrées aussi aisément en l’absence d’un tel programme. Il ravive également le sentiment d’appartenance et l’effort commun, tout en offrant une occasion de participer au progrès de l’organisation du travail.


Informations recueillies auprès de l’entreprise le 6 novembre 2007.