Implantation rapide des petites améliorations - PACCAR du Canada ltée

L’usine de PACCAR du Canada ltée située à Sainte-Thérèse assemble des camions Kenworth et Peterbilt. Elle est la seule usine en Amérique du Nord à produire plus d’une marque de camion. Elle a une capacité de production de 120 camions par jour sur trois quarts de travail et offre six modèles différents. Elle emploie environ 875 travailleurs. Le personnel syndiqué est représenté par la section locale 728 Unité PACCAR du Syndicat national de l’automobile, de l’aérospatiale, du transport et des autres travailleurs et travailleuses du Canada, mieux connu sous l’appellation TCA Canada. En 2002, l’entreprise a reçu le prix IRIS de l’ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles du Québec pour sa contribution à un changement organisationnel.

Le programme de reconnaissance à PACCAR

La direction de PACCAR a implanté un programme qui reconnaît la participation des employés à l’amélioration de la qualité des produits, des postes de travail et des processus de production. Le programme s’appelle, en anglais, ECLAIR, soit la reconnaissance immédiate de l’idée de chaque employé. Le programme fait partie intégrante des pratiques de gestion des ressources humaines et il n’y a pas de clause dans la convention collective prévue à cet effet. ECLAIR se fonde sur le fait que toute petite amélioration apportée aura un effet plus rapide qu’une amélioration nécessitant de longues études et d’importants investissements. La direction considère également que les employés sont les mieux placés pour apporter les corrections nécessaires visant à être plus performants. Les suggestions peuvent être individuelles ou collectives.

Le programme repose sur l’idée de faire confiance aux employés en leur laissant la responsabilité et l’initiative de créer de la valeur ajoutée aux produits. Les employés sont formés au regard de cette notion et des méthodes d’amélioration des postes et des processus de travail. Ils peuvent aussi soumettre leurs propositions et les implanter eux-mêmes.

Le programme de reconnaissance fonctionne de la façon suivante : les reconnaissances non monétaires (lettre de félicitations, reconnaissance de la part des dirigeants, etc.) sont assorties de récompenses pécuniaires. Une idée apportée vaut cinq « ECLAIR », équivalant à un dollar. Lorsqu’une idée est implantée par son émetteur, le nombre d’ECLAIR est multiplié par deux et ils peuvent être échangés contre des bons d’achat de différents magasins (Sears, Canadian Tire, Réno Dépôt) ou utilisés pour acheter des produits promotionnels Peterbilt ou Kenworth. Une fois par année, la direction organise un concours afin de récompenser les employés qui ont participé au programme. Selon le nombre de suggestions, les employés reçoivent des billets pour un tirage et leur nom est affiché dans l’usine.

Efficacité du programme

La direction de PACCAR estime que le programme a contribué à développer un sentiment de fierté chez les employés. Ils sont davantage portés à y participer puisqu’ils en retirent des bénéfices. Bien que l’organisation n’ait pas calculé encore les économies générées par le programme, elle confirme que les retombées économiques ont atteint approximativement les dix millions de dollars. Elle considère que le programme ECLAIR exige peu d’investissements d’ordre économique et qu’il offre en revanche un rendement potentiel marqué sur le plan des affaires et des nouveautés apportées à l’organisation touchant le climat de travail, la productivité, l’économie, la santé et la sécurité, la satisfaction au travail ainsi que le sentiment d’appartenance.

Références :

SAINT-ONGE, Sylvie et Brigitte BANVILLE « É.C.L.A.I.R : la reconnaissance de l’amélioration continue chez PACCAR du Canada ltée, Ste-Thérèse, Québec » Ressources humaines et développement social Canada, Site consulté en juillet 2007

SAINT-ONGE Sylvie; Isabelle AUBIN, Victor Y. HAINES III, Claudia ROUSSEAU et Geneviève LAGASSÉ « Pour une meilleure econnaissance des contributions au travail » - Dossier « La mobilisation des ressources humaines » revue Gestion, vol.30, n°2, été 2005, pp. 93