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Ministère du Travail

ICTSN 2005 - Survol des résultats après trois trimestre

par Josée Marotte *

Le ministère du Travail du Québec fait un suivi systématique des clauses salariales des conventions collectives dont la taille minimale de l'unité de négociation est de 50 salariés dans le cas des cols blancs et de 100 salariés dans celui des cols bleus. Le taux de croissance des salaires est mesuré pour l'emploi modal de chaque convention collective, c'est-à-dire l'emploi où l'on trouve la plus forte proportion de l'effectif visé. Quand l'emploi modal comprend plusieurs taux de salaire basés sur l'expérience ou le mérite, le taux de salaire maximum est utilisé pour le calcul des indicateurs. On trouvera dans les notes techniques la description de la méthodologie et des concepts utilisés. Le texte qui suit présente les résultats cumulatifs de l'année en cours : il s'agit donc de données provisoires. Une version imprimable (42 Ko)Ce lien ouvre un fichier pdf dans une nouvelle fenêtre. des tableaux et graphiques est disponible en format PDF.

Sommaire

Les renouvellements de convention collective conclus au cours des 9 premiers mois de 2005 ont résulté en une hausse annuelle moyenne de 2,3 % des taux de salaire pour la période où ces clauses salariales s'appliquent (<link _blank>tableau 1). La croissance annuelle moyenne dans le secteur privé s'établit à 2,0 %, tandis que celle du secteur public est de 2,6 %. Ces résultats sont fondés sur 143 renouvellements touchant 56 255 salariés (<link _blank>tableau 2). La hausse salariale négociée au cours des 3 premiers trimestres de 2005 est la même que celle qui a été obtenue l'année précédente (2,3 %).

Par ailleurs, les 335 627 salariés visés par l'ensemble des conventions collectives en vigueur en 2005, peu importe leur année de signature, recevront une hausse salariale moyenne de 2,5 % par rapport à l'année précédente (<link _blank>tableau 6). Il s'agit d'une augmentation annuelle supérieure de près de 0,5 point de pourcentage à celle observée en 2004 (2,1 %). Les augmentations inscrites en 2005 dans l'ensemble des conventions collectives en vigueur dans le secteur privé se chiffrent à 2,5 %, contre 2,3 % dans le secteur public.

La croissance salariale dans les renouvellements de convention collective

La durée d’application des clauses salariales (<link _blank>tableau 2)

La durée moyenne des clauses salariales des conventions collectives renouvelées au cours des 3 premiers trimestres de 2005 s'établit à 50 mois. Il s'agit d'une hausse de 9 mois par rapport à la durée moyenne observée en 2004.

On remarque que 90 des 143 renouvellements conclus au cours des 9 premiers mois de 2005 comportent des clauses salariales s'étendant sur plus de 36 mois, touchant près de 80 % de l'ensemble des salariés visés par une nouvelle convention. Ces conventions de longue durée s'étalent en moyenne sur 55 mois et affichent une croissance annuelle des taux de salaire de 2,5 %. On peut aussi souligner qu'environ le quart des conventions signées en 2005 prévoient des clauses salariales qui s'appliquent pendant 25 à 36 mois.

La croissance nominale et réelle des taux de salaire par catégorie de salariés (<link _blank>tableau 3)

Les cols bleus bénéficient d'une croissance salariale moyenne de 2,2 % par année dans les conventions renouvelées de janvier à septembre 2005 (79 % des conventions). Quant aux augmentations moyennes établies dans les conventions collectives visant des salariés cols blancs, elles sont de l'ordre de 2,5 % par année. Notons que 56,9 % des salariés visés par un renouvellement de convention collective au cours des 3 premiers trimestres de 2005 appartiennent à la catégorie des cols bleus.

Par ailleurs, malgré le fait que seulement 22 des 143 conventions collectives renouvelées au cours des 9 premiers mois de 2005 émanent du secteur public, la majorité des salariés visés (55,7 %) proviennent de ce secteur. Cette situation est causée par la signature d'importantes conventions collectives de compétence fédérale. Les salariés du secteur public obtiennent une augmentation annuelle moyenne de 2,6 %, contre 2,0 % dans le secteur privé.

Au cours des 9 premiers mois de l'année, les grandes unités de négociation (500 salariés et plus) ont conclu des ententes comportant des hausses de 2,7 % par année. Par contre, celles de taille moyenne (200 à 499) ont obtenu des augmentations annuelles de 0,8 % et celles de petite taille (moins de 200) ont négocié des hausses de 2,4 %.

Des clauses d'indexation au coût de la vie sont présentes dans 24 des 143 conventions renouvelées au cours des 3 premiers trimestres (moins de 17 %). Les salariés visés ont obtenu une hausse moyenne de 2,8 % par année, comparativement à 2,3 % dans le cas des conventions qui ne comportent pas un tel mécanisme de protection contre la hausse des prix.

L'augmentation nominale obtenue par l'ensemble des salariés qui ont renouvelé leur convention collective de janvier à septembre devrait résulter en une hausse annuelle moyenne de 0,1 point de pourcentage de leur taux de salaire réel, c'est-à-dire après déduction de la hausse des prix attendue pour la durée pendant laquelle ces clauses salariales s'appliquent. Signalons qu'au Québec, d'après les dernières prévisions du Mouvement Desjardins (Perspectives économiques à moyen terme 2005-2009, octobre 2005), les prix à la consommation devraient augmenter de 2,4 % en 2005 et de 2,6 % en 2006.

Répartition des salariés selon la classe d’augmentation des taux de salaire (<link _blank>tableau 4)

La classe d'augmentation salariale s'échelonnant entre 2,0 et 2,9 % par année regroupe le plus grand nombre de salariés parmi les conventions renouvelées au cours des 9 premiers mois de 2005, soit 64 % de l'ensemble des employés visés. En outre, 13,9 % des salariés concernés ont négocié des hausses annuelles variant entre 3,0 et 3,9 %.

La croissance des salaires négociés selon le secteur d’activité économique (<link _blank>tableau 5)

Les 9 premiers mois de l'année ont donné lieu à 75 renouvellements de conventions dans l'industrie manufacturière, soit plus de 50 % du nombre total, ainsi qu'à 64 dans le secteur des services. Ces conventions procurent respectivement des augmentations moyennes de 2,5 % et 2,6 % par année aux salariés de chacun de ces grands groupes d'activité économique. Notons que seulement 2 conventions ont été renouvelées et analysées dans le secteur primaire et dans celui de la construction.

L'évolution des taux de salaire négociés (<link _blank>graphique 1)

Le graphique 1 illustre l'évolution de la croissance salariale dans les renouvellements de conventions collectives depuis 1999. Après avoir atteint un sommet de 3,0 % en 2001, les augmentations salariales ont par la suite diminué pour toucher le creux de 2,3 % en 2004. Les données préliminaires de 2005 indiquent une stagnation de la croissance salariale négociée. Les données concernant le secteur public pour les années 2004 et 2005 doivent être analysées avec circonspection, car il y a un nombre restreint de renouvellements.

La croissance salariale dans l’ensemble des conventions collectives en vigueur

Ventilation de la croissance annuelle de la rémunération selon la catégorie de salariés (<link _blank>tableau 6)

Au cours des 3 premiers trimestres de 2005, on compte 335 627 salariés visés par les 767 conventions collectives qui contiennent des clauses salariales en vigueur à la fin de l'année, peu importe la date de signature du contrat de travail. L'augmentation annuelle versée à la fin de 2005 à l'ensemble de ces salariés sera de 2,5 %, soit 0,4 point de pourcentage de plus qu'en 2004.

On observe un taux annuel d'augmentation différent chez les cols bleus et les cols blancs, soit 2,5 et 2,3 % respectivement. Le groupe des cols blancs représente seulement 22,2 % des salariés ayant une clause salariale en vigueur en fin d'année.

Les ententes écrites dans le secteur public prévoient des augmentations de 2,3 % en 2005, contre 2,5 % dans le secteur privé. En raison de la période de négociation en cours dans le secteur public, il importe de signaler que les conventions collectives de ce secteur ne représentent que 11,9 % de l'ensemble de celles qui sont en vigueur à la fin de 2005 et 29,7 % de tous les salariés qui possèdent une clause salariale.

Enfin, les salariés des grandes unités de négociation devraient recevoir des hausses de 2,6 % en 2005, alors qu'elles seront de 2,2 % dans les moyennes unités et de 2,3 % dans les petites.

La croissance annuelle de la rémunération selon le secteur d’activité économique (<link _blank>tableau 7)

Les grands secteurs d'activité économique amènent des variations de la croissance annuelle des salaires de leurs conventions collectives respectives. Dans le secteur manufacturier, l'augmentation de salaire versée à la fin de 2005 s'élèvera à 2,5 %. Dans le secteur de la construction, les salariés devraient obtenir une majoration de 2,9 % sur une base horaire. Pour ce qui est du secteur des services, la croissance salariale s'établira à 2,3 %, tandis qu'elle sera en baisse de 2,5 % dans le secteur primaire. Cette dernière statistique s'explique par la présence de conventions avec d'importantes baisses de salaire.

Les hausses annuelles les plus importantes en 2005 toucheront les industries du tabac, du caoutchouc et des plastiques, des produits du pétrole, des produits chimiques, des assurances et de l'hébergement avec des augmentations d'au moins 3 % dans chacun de ces groupes. En revanche, les hausses annuelles de salaire dans les groupes industriels suivants ne dépasseront pas 2 % en 2005 : agriculture, mines et carrières, boissons, imprimerie, électricité, gaz et eau, commerce de détail, finances, immobilier et administration provinciale. Dans le tableau 7, on peut noter que plusieurs groupes industriels sont représentés par un faible nombre de conventions.

L'évolution des taux de salaire dans l'ensemble des conventions en vigueur (<link _blank>graphique 2)

Le graphique 2 trace l'évolution des augmentations salariales versées en fin d'année dans l'ensemble des conventions collectives depuis 1999. L'année 2001 apparaît comme un sommet des hausses annuelles de salaire, avec une augmentation de 2,8 %. Par rapport à ce pic, les augmentations salariales connaissent ensuite un repli jusqu'à un creux de 2,1 % en 2004. Toutefois, pour 2005 et 2006, les ententes négociées jusqu'à maintenant comportent des augmentations plus substantielles, soit 2,5 et 2,7 % respectivement.

Le graphique 2 permet également de comparer les augmentations versées dans les secteurs privé et public. Il importe de souligner que, depuis 2003, le nombre de salariés syndiqués du secteur public qui disposent d'une clause salariale en vigueur est très limité en raison de l'expiration d'un grand nombre de conventions collectives.

Documents complémentaires

Version imprimable des tableaux et graphiques (42 Ko)Ce lien ouvre un fichier pdf dans une nouvelle fenêtre.
Notes techniques
Revue annuelle de 2004 (101 Ko)Ce lien ouvre un fichier pdf dans une nouvelle fenêtre. 

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* Josée Marotte est agente de recherche et de planification socio-économique à la Direction des données sur le travail du ministère du Travail.

 

La banque de données sur les taux de salaire négociés est sous la responsabilité de Josée Marotte, assistée de France Harvey et Carole Julien, toutes deux également de la Direction des données sur le travail du ministère du Travail.

2005-12-15