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Ministère du Travail

Rôle d’un médiateur externe au cours d’une approche concertée – Lavo inc. et Syndicat des travailleuses et travailleurs de Lavo (CSN), Montréal

À la fin des années 1990, la direction de l’entreprise et le syndicat n’arrivaient pas à dialoguer. La méfiance mutuelle prédominait et toute proposition soumise par une partie était perçue de façon négative par l’autre. Les responsabilités et les rôles des parties étaient mal définis et leur perception respective était différente. L’attitude irrespectueuse de certains (qui se manifestait dans leurs propos et leurs gestes) nuisait aux relations interpersonnelles. La planification des opérations souffrait grandement du manque d’échange d’informations entre les parties.

La convention collective était souvent interprétée différemment par les contremaîtres, la direction, le syndicat et les employés. Les problèmes prévus à la convention collective tardaient à être réglés en raison du manque de dialogue. Les comités mixtes ne se réunissaient plus et les griefs s’accumulaient. Des membres du syndicat exprimaient parfois leur mécontentement à l’égard de la direction en faisant du piquetage devant l’usine. Dans ce contexte, les employés se limitaient aux tâches et obligations clairement décrites dans la convention collective, sans prendre d’initiatives.

Une occasion d’améliorer les relations

C’est à l’occasion du déménagement de l’usine en 2001 qu’un premier pas pour sortir de cette impasse fut fait. Les problèmes logistiques que cette opération posait ainsi que la réorganisation des processus de travail dans le nouvel édifice ont mené à l’évidence que les parties devaient se parler. La création d’un comité mixte de déménagement, à l’aide d’une lettre d’entente, leur donna une première expérience de discussions orientées vers la résolution de problèmes.

Une fois installées dans les nouveaux locaux, les parties se rendirent compte toutefois que leurs rapports revenaient peu à peu vers un mode de contestation qu’elles refusaient dorénavant. Elles décidèrent alors de demander au ministère du Travail d’organiser un séminaire sur les relations du travail.

Le rôle du médiateur du ministère du Travail

Ce séminaire d’une durée de trois jours eut lieu en février 2002. La première journée a permis de définir, pour chaque partie, des relations du travail idéales. Au cours de la deuxième journée, les discussions ont porté sur les relations du travail vécues dans l’entreprise. À la troisième journée, les deux parties établissaient un plan d’action pour améliorer la concertation.

En septembre 2002, les parties faisaient le bilan des progrès en matière d’approche concertée, avec l’aide du médiateur du Ministère. Cette session leur a permis de faire le point sur tous les éléments du plan d’action et de comparer la perception de chaque partie quant aux actions projetées ou en voie de réalisation. Par ailleurs, en 2002, les superviseurs ont reçu une formation sur la tenue de réunions et sur l’évolution de leur rôle vers celui de conseiller et de coordonnateur.

Cet exercice a incité les parties à donner une nouvelle impulsion à la démarche de concertation. Elles demandèrent au médiateur du Ministère d’assister aux réunions du comité des relations du travail pour les aider à ne pas revenir à un mode de contestation au cours des réunions et à consolider une approche orientée vers la résolution de problèmes.

Au printemps de 2003, la progression du dialogue entre les parties permettait d’envisager la préparation d’un plan visant à accroître le travail d’équipe, à renforcer l’utilisation des bonnes méthodes de travail et à faciliter les liens entre les équipes.


(Extrait de l’étude de cas publiée dans le recueil Expériences vécues en matière de concertation patronale-syndicale, ministère du Travail, 2003)